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> Article original (My Sound)

Je l’avais un peu abordé lors de la première interview, mais en pas tout à fait sept ans, 10 albums pour Capsule, travaillant pour COLTEMONIKHA ou Perfume, produisant Mlle Suzuki Ami ou MEG, vous abattez un énorme travail, et de plus très rapidement ! Vous ne pensez jamais à vous reposer ?

Humm, non je n’y pense pas trop… Je me demande plutôt qu’est-ce que c’est concrètement que se reposer ? C’est pour ça, même si on me dit « repose-toi ! », je me demande que dois-je donc faire.. « Bon alors, on joue ? » (rires)

En fait, à l’inverse, c’est peut-être la musique qui est au plus près de l’amusement pour vous…

Peut-être bien que oui. « aujourd’hui j’ai envie de ne rien faire ! » c’est précisément ce genre de jour que, en m’amusant avec un ami, je compose une musique. Mais, comme il y a des choses comme ça, avec Capsule, ce n’est pas « une expérimentation », c’est plutôt un « challenge ». Parce qu’on devient maniaque si l’on compose un album en tentant de faire des essais. (Quand on compose de la musique en jouant) on ne fait pas de musique qu’on ait à présenter, on sort des sons un peu idiots, on se sert de sons qu’on a jamais utilisés. J’ai bien l’impression que ces temps-ci, je n’ai plus aucun jour de repos ou je ne fais vraiment rien.

A propos, ces derniers temps, entre autres activités, il y a la bande son du drama « LIAR GAME». Vous aviez déjà l’expérience de bandes son de film de cinéma, mais un drama c’est une première. Comment était-ce ?

Comme je pouvais faire ce qui me plaisait, ce fut très plaisant . Le réalisateur était dans le genre « C’est bon s’il y a du son sur les images » ou « ce sera bon si vous faites quelque chose de bien », y avait rien du style « je voudrais que ça ressemble à Untel » ou de ce genre de volonté de se référer à une œuvre passée. « Bon, courage ! », moi aussi j’ai eu une bonne motivation. Je me suis fait montrer les dessins des décors, je me suis fait expliquer quelles scènes se passaient dans tel ou tel endroit. Et c’est librement que je pouvais imaginer le son que je trouvais approprié à ce genre de scènes. Cette liberté m’a beaucoup facilité les choses.

C’est plutôt rare cette façon de procéder pour mettre une musique sur un film, n’est-ce pas ? En général, on compose une musique qui accompagne le timing de l’histoire, en fonction de la longueur de chaque scènes… Mais pour ce qui concerne « LIAR GAME » chacun a composé sa « partition » de son coté.

Il y a beaucoup de morceau qui n’ont pas été retenu. En fait j’ai composé des dizaines de morceaux. Par exemple, des musiques pour des scènes de batailles, d’autres pour des scènes de dialogues, comme il y avait quand même quelques paramètres à respecter, et qu’on m’avait confié la responsabilité de choisir le genre de musique qui irait bien pour chaque scène, en fait j’en ai composé un certain nombre que je pensais correspondre aux différentes images, le réalisateur a choisi entre elles en fonction de ce qu’il voulait utiliser. C’est ainsi qu’on a travaillé. Lorsque j’ai regardé le drama, il y avait un rythme, une vitesse digne d’un PV, j’en ai été très satisfait.

C’est une impression personnelle, mais j’ai ressenti une certaine similitude d’état d’esprit entre la bande son de « LIAR GAME » et le nouvel album de Capsule « FLASHBACK ». Y a-t-il eu des points communs dans la méthode de composition ou sur les points importants ?

Lorsque je compose pour Capsule, il n’est pas rare que je m’inspire d’image venue du cinéma. Même l’idée que je travaille avec quelqu’un, étant donné que Capsule est une unité que je dirige seul (même si la vocaliste Koshijima Toshiko y est bien installée), je n’ai pas trop conscience de la vocaliste, je peux vraiment me concentrer sur ce que je compose sans contrainte.

Actuellement, votre musique est, je trouve, à double visage. Il y a le coté Pop avec par exemple Suzuki Ami ou MEG, et il y a le coté « maniaque » de votre nouvelle composition « LIAR GAME ». Je ressens comme si se superposent le moment où vous êtes très libre avec Capsule, puisque c’est une unité que vous orientez seul, et le moment où vous agissez en tant que producteur de Pop.

Tout s’influence. Jusqu’à présent, il y avait aussi de tels aspects (pop) dans Capsule. Une chose comme « LIAR GAME » comporte des sons qu’on ne peut exprimer comme producteur d’artistes, à ce titre j’aimerais bien faire plus de BOF (Bande originale de films)… Il n’est peut-être pas question de séparer ce qui est Pop de ce qui ne l’est pas, c’est peut-être plus une question de moments. Pour moi, Capsule (actuel) est aussi de la Pop. Quand de la Pop devient pop…ben ça fait de la Pop, non ? (Non pas qu’on compose intentionnellement de la Pop) c’est quelque chose qui se décide ensuite. Ceux qui essayent de faire de la Pop (en en ayant conscience dès le début) c’est… comment dire ? de la Pop d’après de la Pop, ce n’est pas de la vrai Pop…

Hummm en effet. Vous voulez dire que c’est autre chose que d’avoir conscience de faire du Pops au moment où vous composez.

Oui c’est cela. Je ne fais pas de la Pop, ça devient du Pop. Un certain style devient soudain de la Pop. Dans ce sens, Si beaucoup de gens considèrent Perfume ou MEG comme du Pops, je pense que c’est « devenu » de la pop.

Mais, (pendant votre travail en tant que producteur) n’avez-vous pas pensé pendant que vous travaillez : les gens qui entendront ça devraient facilement considérer ça comme de la Pop ?

Hmm je suis assez tranquille. Contrairement à Capsule, je compose en ayant la certitude que ça sera amélioré. Pour Perfume, après avoir enregistré une chanson, je peux pas dire « désolé, je supprime la mélodie A ! » (rires). C’est peut-être du Pops dans le sens où c’est « une musique qui sait où elle va ». S’il existe ce genre de « tranquillité » et une « Interrogation » (« se mettre en danger », note du trad.), Capsule est mieux dans « l’interrogation ».

Ne pensez-vous pas que ce « Capsule est mieux dans l’interrogation » est un sentiment qui a grandi à partir d’un certain moment, et qu’au début de votre carrière, vous étiez plus dans la recherche de la tranquillité rassurante ?

Oui sans doute. Ceci dit, quand je compose, je ne pense pas trop à ce genre de chose. Je pense peut-être ainsi parce que « FLASH BACK » est bien la dernière création de Capsule. Quand je suis avec Ami (Suzuki) je suis avec Ami et je suis dans le « ça va comme ça? ». En fait quand je compose, pour tout c’est « ça va comme ça ? »

J’ai tendance à penser que pour vous, Capsule est votre principale activité ou la « vérité »…

J’ai l’impression de poser des rails. Je pose des rails avec Capsule, mais c’est pas pour ça que les œuvres produites ne sont que leur continuité en terme musical, chacune est une route indépendante lui permettant d’aller là où elle doit aller. C’est Capsule qui tracte où qui ouvre de nouvelles voies. Seulement, je ne pense pas que tout doive emprunter ces nouvelles voies, je fais Capsule en me disant que ça serait drôle que (tout ce que j’ai fait en pensant ça) après coup, les gens l’écoutent comme du Pops. Dans ce sens, qui est « je ne sais ce que ça va devenir », Capsule est vraiment le plus sympa !

Je voudrais vous demander concernant votre dernier album « FLASH BACK ». J’entends souvent dire que vous privilégiez le concept avant toutes choses, aviez-vous aussi quelque concept pour la réalisation de cet album ?

Hmm. J’ai d’abord eu la réflexion « composer une musique qui n’est pas une commande d’un autre ». Comment dire, le sentiment que je ne sais pas tant que ce n’est pas fait… Sans qu’un projet ou que des partenaires prennent d’emblée le pas, ou que , comme quand je compose sur commande et qu’il y a forcément dans la tête du prescripteur mes musiques passées. J’ai eu envie de composé autre chose que ce genre de musiques. Quelque chose que seul Capsule puisse engendrer.

Je vois. Pour le titre de cet album, « FLASH BACK », y a-t-il une signification particulière ?

C’est directement l’expression « Flash back » qu’on utilise dans le cinéma ou dans le montage des images. J’ai pensé que cela pouvait parfaitement exprimer le fait que je voulais m’inspirer de plein d’images, que ça donnait l’impression que j’avais mis plein d’images comme des flash courts et rapides, et qu’il y a un grand contraste avec ce que je fais actuellement. C’est pas que je voulais y mettre une notion de temps comme « retro » par rapport à « moderne » ou « passé » et « futur », c’est plutôt une question de sentiment de découpage ou d’insert qui m’a fait choisir ce titre.

Avec « FLASH BACK », en comptant le(s) album de remix, ça fait juste votre 10ème album. Une pensée particulière à ce sujet ?

Aucune ! Rien dut tout ! (rires)

Vous débutez en mars 2001. Ca fait 10 albums en 6 ans, c’est un rythme très rapide non ? (rires)

A regarder la pochette de « FLASH BACK », je ressens comme un changement assez radical et excitant dans votre image à tous les deux, mais y a-t-il une corrélation entre ce changement d’image et un changement dans votre musique ?

Oui, tout a un rapport avec tout. D’un autre coté, je pense que, pour tous ceux qui viennent me voir régulièrement en spectacle, ils doivent considérer ces changements comme assez habituels. Il n’y a pas à dire, si on ne pense à Capsule qu’en terme de musique, je pense qu’on ne voit de différence qu’en terme de nouvel album.

Au niveau musical, que pensez de l’idée que « FLASH BACK » se situe dans la continuité des œuvres passées ?

En effet, c’est vrai qu’en regardant en détail il y a pas mal de changements, mais, pour les personnes qui ont la même sensibilité que moi, ou pour ceux qui ont un grand lien avec ce qui n’est pas du monde de la musique, il est possible qu’on considère qu’il n’y a pas de grands changements. Je pense qu’on peut y voir un grand changement que si l’on ne considère que le genre musical. C’est comme les mots, parfois on utilise les mêmes mots mais ils prennent un sens tout à fait différents. Quand on dit « kawai » (mignon, note du trad.), ce que chacun imagine au fond de lui est souvent bien différent selon qui utilise ce mot. Les changements dans la musique de Capsule est de ce niveau je pense.

A chaque ouverture de chaque album il y a un instrumental. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Je crois que, quand on mets un CD en lecture, personne n’est véritablement en mode « écoute ». Moi par exemple, lorsque je tombe sur un morceau où dès les premières notes, l’ensemble des instruments jouent, j’écoute jusqu’au milieu puis je remets au début (rires). Ca ne vous arrive pas à vous ? (rires). On se dit « Ah ! zut ça a commencé ! » et on appuie sur le bouton « arrêt », on se mets dans une vraie posture d’écoute et on remet au début… Disons que cet instrumental est une musique d’ouverture, qui vous évite ce genre de désagrément ! (rires)

En écoutant le sixième morceau « I’m Feeling You » de « FLASH BACK », je me suis dit que, si on compare avec le précédent « Sound of Silence » dont le son rappelait le son traditionnel des années ’80 qui était assez exubérant, je trouve que cette fois-ci, vous êtes assez proche des sons qu’une artiste, par exemple comme Kylie Minogue qui était là dans les années ’80, fabrique actuellement. Il ya aussi le 8ème morceau « Get down » qui est « à première vue style aérobic ringard », ou l’interview précédente, où vous déclariez « c’est parce que je ne connais pas les années ’80 que j’y ressens quelque chose de nouveau » et donc à travers votre façon d’appréhender les années ’80, j’ai l’impression que des variations sont apparues et que vous avez progressé. Qu’en pensez-vous ?

J’ai l’impression qu’il n’y a plus ni nouveauté ni chose ancienne. Sans doute parce que je me suis entrainé tout jeune, moi aussi j’ai connu ce moment où l’on pense en terme de ringard ou de dépassé, mais inversement, c’est aussi pour ça que je peux l’apprécier.(rires). On peut fabriquer quelque chose d’assez subtil, du genre « wow c’est trop… mais c’est pas mal, non ? ». En même temps on dit « c’est trop… » mais on en réalité on est joyeux ! (rires). Dans les années 90, il y avait une théorie qui voulait que « est ringard ce qui était à la mode juste avant », mais cette théorie n’est plus, et moi je ne voulais pas de quelque chose qui soit du genre « on peut faire comme on veut, de toutes façons ça finira bien par plaire à tous ». Au contraire, moi je trouve bien plus classe de pouvoir dire « alors, qu’est-ce que t’en penses ? ».

En effet, dans ce genre aérobic de « Get down », vous faites bien passer le sentiment que vous vous amusez de ce qui est ringard ! (rires)

Interview : Kôichi FUJIMOTO
Traduction française

: C.Y@ French-Capsule
(reproduction et publication interdite)